A la découverte de la Réunion - Partie 2
Lever de soleil au Maïdo
3h30, le réveil sonne. 3h30 ??!! Sérieusement ? En vacances ? Plus ça va, plus on se réveille tôt… Mais, encore une fois, le réveil ultra matinal devrait valoir le coup !
4h00, nous voila en voiture direction le Maïdo pour le lever de soleil !! Il nous faut une bonne cinquantaine de minutes sur des routes de montagnes pour grimper jusqu’au parking.
Deux petits conseils :
Ne le faites pas si vous êtes malade en voiture, ou faites en sorte de dormir pendant tout le trajet (à part si c’est vous le conducteur…)
Ne le faites pas si vous avez un enfant turbulent de 30 ans se prénommant Rémi à l’arrière de la voiture…
Après une bonne cinquantaine de virages, nous voila arrivés sur le parking. On sort de la voiture et… ca caille ! “Bah oui, tu es à 2200 mètres d’altitude en pleine nuit abruti, bien sûr qu’il fait froid” m’assène la gentille petite voix dans ma tête. On s’habille bien pour pouvoir survivre jusqu'au lever du soleil. On retrouve les autres copaings et on se dirige jusqu’au point de vue, avec déjà beaucoup du monde. Le désavantage de ces spots magnifiques facilement accessibles… On se trouve un endroit pour se poser et attendre patiemment le lever du soleil.
Après quelques photos et quelques minutes d’attente le jour se lève. Le soleil n’est pas encore visible pour nous, toujours caché derrière le piton des Neiges. Mais le Grand Bénare, situé juste à notre droite commence déjà à recevoir les premiers rayons du soleil. Magnifique.
Et le moment tant attendu arrive. Le soleil pointe petit à petit le bout de son nez derrière le Piton des Neiges, nous offrant une scène incroyable, de magnifiques clichés et nous réchauffant par la même occasion (bah oui il caille toujours). Le réveil à 3h30 valait définitivement le coup. La preuve :
Pêche au gros
Après notre réveil (très) matinal, nous continuons d’enchainer les activités avec au programme de l’activité, de la pêche au gros ! Direction le port de Saint-Gilles les Bains pour embarquer pour 4 heures de pêche. Nous partons au large afin de mettre en pratique nos talents de pêcheurs…ou simplement essayer de remonter quelque chose…
Le pêcheur et le commandant de bord nous expliquent les bases de la pêche au gros pendant que nous partons en pleine mer afin de rejoindre un DCP (Dispositifs de Concentration de Pêche). Ainsi, tout est une question de technique et non pas de force pour ne pas se fatiguer en pêchant. Conseil que…je ne vais bien sûr PAS écouter lorsque ce sera mon tour de prendre la canne à pêche…
Nous voila au large et après quelques minutes d’attente ça mord ! Etant gentlemen, Lucas, Rémi et moi même laissons notre place à Maureen pour cette première prise (Comment ça un manque de courage ?!). Maureen installe son baudrier pour tenir la canne à pêche, et après une bonne bataille réussi à remonter notre premier poisson (un thon de 10 kg) de l’après-midi !
Pas le temps de se contenter de cette première prise que ça mord de nouveau !! Décidément, on est chanceux. C’est au tour de Lucas de se lancer dans la bataille ! Après quelques minutes de travail, Lucas remonte lui aussi un thon d’un dizaine de kilos.
Viens ensuite mon tour de prendre la canne à pêche…Comme prévu je ne mets pas du tout en pratique les explications du pêcheur nous accompagnant et je m’acharne à vouloir remonter le poisson uniquement grâce à ma force. Ma petite voix intérieure entre en jeu et me dit “ça serait peut être une bonne idée d’écouter les conseils qu’on te donne non ? Ah oui c’est pas faux”. Je m’applique alors à mettre en pratique la technique expliquée par notre pêcheur et j’arrive enfin à remonter à mon tour un poisson sur le bateau…Un marlin d’au moins 200kg…”Mais bien sûr…” Non, bien sur que non, je remonte moi aussi un thon d’une dizaine de kilos (bon c’est déjà pas mal hein…).
Après quelques minutes d’attente c’est au tour de Rémi, qui bataille lui aussi jusqu’au moment où il lui est impossible de remonter plus de fil… (ah bah c’est ça quand on n’a pas la technique, fallait prendre exemple sur nous trois). Et là tout d’un coup, le fil se déroule, encore et encore. Rémi peut alors remonter le fil qui est complètement coupé. S’en suit une discussion entre le capitaine et le pêcheur de notre bateau
“Ah, c’est du requin ça ?
- Oui, complètement”
Bizarrement, je m’éloigne du bord du bateau. Quand je vois la taille des poissons qu’on a remontés, je ne préfère pas imaginer la taille du requin qui a pu bouffer le poisson de Rémi… Une seconde chance s’offre à Rémi et il parvient à remonter à son tour un thon d’une quinzaine de kilos. L’après-midi passe, notre chance a tourné et nous ne remontons plus rien. Le capitaine et le pêcheur nous accompagnant continuent néanmoins à tourner, à chercher du poisson, à attendre que ca morde. Visiblement nos 4 poissons ne leur suffisent pas. La fin de l’après-midi approche, les copaings nous attendent pour l’apéro mais nous sommes toujours au large.
Et là, ca mord de nouveau. Je m’y colle pour tenter de remonter la bête. Après quelques minutes le poisson est à coté du bateau, le capitaine s’approche pour l’attraper et le remonter et c’est ce moment exact où je décide… de faire de la merde, et le poisson se barre…(me remercie pas petit poisson hein ;) ). Le regard du capitaine, mélange de haine et de dépit, s’abat sur moi… L’ambiance est tout d’un coup moins joyeuse sur le bateau.
Par chance le coucher de soleil débute, le ciel se pare de ses plus belles couleurs, l’ambiance se détend un peu (même si je fais bien attention de ne pas tourner le dos au capitaine de peur de finir à l’eau en guise d’apéritif pour les requins).
L’ambiance du coucher de soleil sur le bateau est assez incroyable.
Nous retrouvons ensuite les copaings dans un bar au port de Saint-Gilles où nous nous racontons chacun nos anecdotes du début de voyage. Encore une belle journée qui se termine.
Saga du Rhum et Gouffre de l’Etang Salé
Le lendemain matin, et pour la première fois depuis le début du voyage, nous ne mettons pas de réveil. Rémi et Maureen, sans doute en manque d’activité en ce dimanche matin, décident d’aller courir…Deux beaux fous ! J’opte pour l’option traitement des photos devant la piscine avec l’océan en arrière plan. Je suis assez fier de mon choix quand je vois mes deux compagnons revenir, au bout de leur vie…
Après un bon repas nous voila parti en direction de Saint Pierre pour une visite de la Saga du Rhum. Une visite d’une heure et quinze minutes retraçant l’histoire de l’île et le lien que peut avoir la Réunion avec la production de rhum. Ce musée créé par la distillerie Isautier avec la collaboration des deux autres distilleries de l'île, Savanna et Rivière du Mât, va nous plonger au coeur des différentes étapes de création du rhum, avec, bien sûr, en point d’orgue, une dégustation… Comptez 11 euros par personne pour la visite.
Après la visite, nous partons en direction du Gouffre de l’Etang Salé pour profiter des premières couleurs du coucher de soleil. Un couloir de roches volcaniques noires dans lequel viennent se fracasser les vagues de l'Océan Indien s’avance devant nous. L’Océan n’est pas déchaîné quand nous y allons avec Maureen et Rémi mais les paysages valent le coup d’oeil. Après ce coucher de soleil nous profitons d’une soirée pizza avec les copaings. Mais notre soirée est calme, le lendemain nous grimpons le sommet le plus haut de l’Océan Indien : Le Piton des Neiges…
Le Piton des Neiges - Etape 1
Lundi matin, nous préparons nos sacs à dos. 1700 mètres de dénivelé nous attendent. Colonel Rémi surveille ce que Maureen et moi mettons dans nos sacs. Et bizarrement, Rémi n’est pas du tout conciliant… “C’est lourd, c’est pas utile, tu mets pas dans le sac”. Quelques heures plus tard je me dirais que j’aurai du l’écouter…
Nous voila donc partis en direction de Cilaos, pour le départ de la randonnée vers le Piton des Neiges, où nous allons retrouver nos compagnons d’aventure. Nous nous retrouvons tous : Elise, Manon, Maureen, Christian, Brieuc, Rémi et moi. David et Clément nous rattraperons sur le chemin. Tout le monde fait des blagues sur le parking au niveau du point de départ… On est tous un peu stressés et sans s’en rendre compte la Team Piton des Neiges est en train de se former.
Le début de la randonnée se fait bien. Tout le monde est de bonne humeur. On monte avec un bon rythme. Au bout de 15 min, nous croisons un groupe de 3 filles, au bout de leur vie :
“Ne vous inquiétez pas, vous êtes bientôt arrivées !
- Ca fait 30 minutes qu’on nous dit qu’on est bientôt arrivées, on n’en peut plus !
- Vraiment vous êtes bientôt arrivées”
Je comprendrais le lendemain leur situation et leur détresse…
On monte plutôt bien mais Clém et David ne mettent pas longtemps à nous rattraper…
Nous voila arrivés à mi chemin, et la pluie commence à arriver… On est un peu dépités mais on continue.
L’un des membres de la Team Piton, dont je tairais le nom (REMI !!!!!!) nous dit alors “Bon les gars c’est sur que là, dans 30 secondes, la pluie s’arrête”. 30 secondes plus tard nous nous retrouvons sous un torrent d’eau… Merci Rémi :D
Peu après le milieu de la montée, lorsque tout le monde est déjà bien trempé, Clém m’arrête et me dit
“bon Flo je prends ton sac
- Nan nan t’inquiétes Clem c’est bon je vais continuer à le porter
- Flo c’était pas une question je prends ton sac tu prends le mien
- Nan nan vraiment je le garde”
Clém me prend alors mon sac, sans trop se soucier de mon avis…J’en viens à regretter d’avoir pris deux objectifs. Pauvre Clém. Mais clairement il me sauve la vie sur cette montée. (Merci encore Clém).
Si je devais retenir trois leçons de cette ascension :
Ecouter Rémi et ne pas trop se charger
Quoi qu’il arrive, monter avec Clém
Grimper avec la Team Piton
Plus nous grimpons, plus la pluie est forte. Mais bizarrement, je ne râle pas (assez rare pour une randonnée…). Tout le monde se serre les coudes, tout le monde se soutient malgré les torrents d’eau. Puis, après 3 heures de montée nous voila arrivés au refuge à 2400 mètres, toujours sous la pluie. On est tous heureux de l’avoir fait ensemble.
Les prévisions pour le lendemain ne sont pas bonnes, le moral des troupes est au plus bas. Toutes nos affaires sont trempées, surtout nos affaires pour l’ascension finale. Le refuge est tellement accueillant qu’ils nous refusent l’accès au réfectoire, chauffé, pour que nous puissions tenter de faire sécher nos affaires. Quand nous leur demandons un peu d’eau chaude pour se faire un thé et se réchauffer nous avons l’impression que nous leur demandons l’impossible. Dommage (pour nous mais pas pour eux) qu’ils soient les seuls à proposer un refuge. Malgré tous ces cotés désagréables, nous ne perdons pas notre joie de vivre. Rémi (toujours lui…) s’improvise professeur d’étirement pour le reste du refuge.
Après le repas, nous nous retrouvons tous les 9 dans le dortoir, tous trempés, tous épuisés, à se demander si nous allons tenter l’ascension le lendemain matin. Dans le doute nous mettons le réveil à 2h30 du matin (toujours plus tôt…). L’un des membres de la Team Piton n’a pas envie de dormir. Je vous laisse deviner lequel…. REMI !!!!! Bien sur que ca ne pouvait être que Rémi !! Toujours est-il que l’on se couche de bonne humeur, à gueuler après Rémi en lui disant de se taire…